Viktoria Karbicheva est coordinatrice nationale du processus de Turin et directrice adjointe du département EFP au ministère ukrainien, aux côtés de Katerina Mirochnichenko.
L’Ukraine participe aux travaux en coopération avec l’ETF sur le processus de Turin depuis 2010 mais a accompli ses plus importants progrès au cours du dernier cycle (2014-2016): elle est parvenue à faire en sorte que les 25 régions du pays s’entendent sur une nouvelle politique relative à une responsabilité financière et de gestion décentralisée en matière d’EFP qui sera introduite en 2017.
Viktoria Karbicheva rappelle d’où vient cette approche régionalisée novatrice de l’utilisation du processus de Turin.
«Nous avons procédé à un essai dans cinq régions en 2012 qui a suscité tant d’enthousiasme et d’engagement que j’ai demandé à Margareta Nikolosova, la gestionnaire nationale de l’ETF en Ukraine, si nous pouvions l’appliquer à l’échelle nationale, à toutes les régions du pays.»
«Un an après, alors que je n’y pensais plus, Margareta m’a annoncé que c’était possible. C’était une excellente nouvelle!»
L’impact du processus de Turin sur les personnes qui avaient participé à l’essai pouvait s’observer grâce à l’amélioration et à l’approfondissement de leur compréhension, ajoute Katerina Mirochnichenko. Aujourd’hui, l’EFP est sous les feux de la rampe en Ukraine, avec les rapports régionaux publiés avant le rapport complet du quatrième cycle du processus de Turin et le processus de décentralisation en tête de l’ordre du jour du Parlement.
«L’EFP était comme cette vieille blague qui raconte l’histoire d’un homme qui se rend chez son médecin et lui dit “On ne cesse de m’ignorer!” et son médecin lève les yeux et dit: “Au suivant!”. Mais ce n’est plus le cas», sourit Katerina Mirochnichenko.
Elle ajoute qu’en résumé, le processus de Turin apporte «système, partenariat et stratégie» à la réforme de l’EFP.
«Grâce au processus de Turin, nous analysons le système et travaillons actuellement en partenariat avec un réseau de parties prenantes sociales, commerciales et institutionnelles, ce qui nous manquait auparavant. Nous partageons l’expérience et, ainsi, créons une stratégie.»
Bien que certains partenaires commerciaux craignent que la décentralisation puisse affaiblir la capacité de l’EFP à former les travailleurs dont l’industrie ukrainienne a besoin, Katerina Mirochnichenko pense qu’il s’agit là d’une incitation à assurer une coopération renforcée entre les établissements d’EFP et les marchés régionaux du travail.